
Cette année, avec la présence de la célèbre journaliste de la LBC, May Chidiac (43 ans), gravement blessée lors d’un attentat à la voiture piégée le 25 septembre 2005, le Liban sera propulsé à l’avant-scène aux États-Unis. N’est-elle pas après tout le symbole de la liberté ? Et, « en l’attaquant, c’est un symbole de la liberté d’expression, fondement de la démocratie libanaise, qu’on a voulu atteindre », comme l’a dit le président français Jacques Chirac dans sa lettre adressée à la présentatrice du petit écran en septembre 2005.
Lauréate 2006 du prix de la Liberté de la presse Unesco/Guillermo Cano, May Chidiac partagera son prix avec Jill Caroll (28 ans), journaliste au Christian Science Monitor, attaquée en Irak en janvier dernier, avec son chauffeur et son interprète, et relâchée en mars ; Gao Yu (62 ans), journaliste chinoise condamnée en 1993 à six ans de prison « pour divulgation de secrets d’État » et relâchée en mars 1999, et la célèbre journaliste et écrivain franco-mexicaine de 74 ans, Elena Poniatowska Amor.
Un courage physique et moral sans faille
Saluée par tous ceux qui l’ont connue, May Chidiac, a démontré, après l’attentat qui lui a arraché la main et la jambe gauches, un courage physique et moral sans faille. Malgré les nombreuses interventions chirurgicales et les longs mois de rééducation, elle est restée fidèle à elle-même, à ses amis, à ses collègues. «Habituée au danger », May Chidiac a repris aussitôt, en crânant, son combat avec le même franc-parler, défiance, dynamisme et professionnalisme. Elle est devenue un modèle à suivre.
« Pas de liberté de presse sans le partage égal des femmes », tel est la devise de la International Women Media Foundation (IWMF). Fondée en 1990, l’IWMF a mis au point des programmes pour aider les femmes journalistes à trouver des solutions pratiques pour leur permettre de faire face aux obstacles professionnels.
Le prix « Courage in Journalism » honore avant tout le courage des femmes journalistes qui luttent pour la liberté de la presse à travers le monde. La plupart des lauréates ont souffert de violences sexuelles, harcèlement, menaces de mort et crimes contre l’humanité. L’IWMF a, en outre, de nombreux programmes de formation et a décerné d’autres prix à des journalistes du monde entier.
S. Z.